Tu as choisi de nous quitter le lendemain de notre grand tournoi de blitz que tu aimais tant et pour lequel tu n'avais jamais rater une seule édition, sauf hier justement... pour fêter avec tes proches tes 75 ans et les 50 ans de ton fils Philippe.
Quel pied de nez tu nous a fait de choisir une crise cardiaque comme véhicule de départ... toi qui était en pleine forme avec tes courses de vélo, tes longueurs de bassin, ton yoga, ton jardinage, tes repas équilibrés et ta passion du bricolage. Combien de fois t'a t'on complimenté sur ta ligne d'athléte et la forme olympique que tu tenais...Tu avais gardé la passion du jeu et tu avais su également la transmettre non seulement à ton fils mais aussi à de nombreux damistes comme Fabrice Maggiore par exemple. Durant plus de vingt ans tu as assuré avec brio le poste de président du damier Club de Tourcoing avant que celui-ci ne se transforme en damier Club de Wattrelos.
Tu étais un membre incontournable de notre club et pas un seul damiste
de la ligue du Nord ne te connaissait pas. Tu avais toujours conservé
un remarquable niveau de jeu ce qui te permettait de participer encore aux
compétitions interclubs de la ligue. De temps en temps tu montrais
un problème, une finale, un gambit et l'émerveillement jaillissait
de ton visage.
Au delà du jeu, ta serviabilité et ton humour nous permettaient
toujours de passer d'excellents moments.
Depuis environ dix ans, tu t'étais fait une spécialité,
la fabrication de damiers...et quels damiers ! magnifiques ! en marqueterie
de couleurs marron clair et foncé en bois exotique !
Pour moi et tous les Wattrelosiens, ils resteront à jamais les plus
beaux du monde et ce n'est pas une galéjade, c'est la vérité
tant on sent que chaque case dessinée par ta main transpire l'amour
de ce jeu.
Tu fabriquais également des damiers muraux magnétiques grands ou petits. De nombreuses écoles s'en sont dotées et grâce à cela le " savoir damiste " peut donc mieux être transmis. Malgré que tu sois parti, tu vois, à travers ton travail, d'autres jeunes vont découvrir ce que tu aimais de tout ton coeur et qui contribuait à te faire aimer la vie, celle de l'amitié et du partage à travers une poignée de main et de quelques pions blancs et noirs recouverts de feutrine bien sûr !
Nous ne pouvons que partager avec ta famille et tes proches la tristesse de ton départ, mais saches, cher Maurice, que les samedis vers 16h00, quand nous pousserons du bois dans nos tournois, nous ne pourrons pas faire autrement que de penser à toi.
Gilbert CHARLES